
Écrivain: Mitchell Yim
Rédacteur: Jason Xiao
C’est un plat savoureux, un que le New York Times appelle «l’équivalent gastronomique de la Visitation du Graal» mais de nombreux autres le considèrent comme étant un plat très immoral. Oui, en effet. Même les convives de ce plat, qui ont osé commettre un acte si terrible, cachent leur visage de honte à Dieu avec un chiffon en consommant ce délicieux oiseau.
Le bruant ortolan est le nom de ce grand plaisir d’hédoniste et c’est illégal dans la Union européenne et aux État-Unis à soit de chasser l’oiseau, soit de préparer ce plat. Pourquoi? Quand l’Union européenne a interdit pour la première fois le bruant ortolan en 1979, ses populations déclinaient de plus en plus à cause de la chasse excessive. Aujourd’hui, la population de l’espèce s’est stabilisée selon la Liste rouge IUCN, bien que la France la côte car en voie d’extinction. Cependant, la raison principale du maintien de l’interdiction d’ortolan est probablement sa préparation inhumaine.
Tout d’abord, les ortolans sauvages sont capturés et gardés dans des cages sombres dans lesquelles ils n’ont rien à faire, sauf se gaver d’aliments pour les engraisser jusqu’à obtenir une taille désirable. Dans certains cas, les yeux des ortolans sont crevés pour simuler l’obscurité et on les laisse également se gaver de nourriture pour qu’ils atteignent presque deux fois leur taille d’origine. Ensuite, et c’est le plus inquiétant, les ortolans sont noyés vivants dans de l’Armagnac, une eau-de-vie spéciale produite dans la région de Gascogne, en France. Enfin, les oiseaux sont rôtis entiers et mangés entiers, comme on dit souvent, «avec les os et tout».
De plus, comme indiqué, l’ortolan est traditionnellement consommé avec l’ironie de se cacher le visage avec un chiffon, en signe de honte devant Dieu et pour contenir les arômes de l’oiseau. L’infamie de ce plat s’est retrouvée dans plusieurs séries télévisées de la culture populaire; souvent, il est utilisé convenablement comme une technique thématique qui illustre la gloutonnerie et l’hédonisme comme une représentation de la propre apathie des personnages certains pour la moralité. Par exemple, la série d’horreur psychologique Hannibal présente son personnage principal éponyme, Hannibal Lecter, en train de consommer de l’ortolan dans un moment particulièrement sensuel qui n’est pas très différent des descriptions de l’expérience dans la vie réelle. L’ortolan est déjà un sujet très controversé dans la société culinaire, mais cela n’empêche pas sa consommation par des moyens peu recommandables. Bien sûr, les personnes riches et influentes sont les mieux placées pour goûter à ces plaisirs. Le défunt chef célèbre américain Anthony Bourdain a décrit une fois l’expérience de manger un ortolan: «Je suis étourdiment mal à l’aise, respirant par courtes respirations contrôlées tout en continuant lentement – toujours si lentement – à mâcher». En France, le président François Mitterrand, mourant, a mangé non pas un mais deux bruants ortolans et a servi le plat à de nombreuses personnes présentes pendant son dernier repas.
L’ortolan reste un sujet controversé dans le monde culinaire. Alors que beaucoup dénoncent la consommation de l’oiseau et demandent une réglementation plus stricte concernant son interdiction, certains chefs français essaient de légitimer à nouveau la consommation de l’ortolan. De plus, la conversation environnementale de l’espèce ortolan reste une préoccupation pour les pays, l’aspect éthique derrière la préparation du plat reste au premier plan de l’esprit des gens qui continuent à interdire la consommation de ce délice français et immoral.
Les mots de vocabulaire
Plaisir – delight
Interdiction – ban
Se gaver – to gorge
Références
https://www.iucnredlist.org/species/22720916/111136121
https://medium.com/@austinmiller/the-illegal-french-delicacy-ortolan-3398c92ea1fdhttps://wwwyoutube.com/watch?v=Ic54ULRx0ZA