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La sous-performance

Journaliste: Sean Li                                            Rédactrice: Caitlyn Lim

Vous avez appris que le fils de votre voisin a été accepté à Harvard, Dartmouth, et Stanford. Pourquoi ne pouvez-vous pas être fier de votre fils? Vous ne pouvez pas vous vanter de votre fils devant vos amis.

Alors, vous décidez de définir une résolution. Vous ferez pression sur votre fils pour qu’il obtienne de meilleure notes, peu importe le coût. Vous vous sentirez mieux si, et seulement si, votre fils est accepté dans une bonne université. Et il sera bon pour l’avenir, aussi! Il aura une vie contente et satisfaisante parce que vous l’avez forcé à obtenir de bonnes notes.

Vous avez peut-être remarqué un problème tout de suite. Si ce n’est pas le cas, je vous l‘expliquerai. Vous faites cela pour vous, et votre « statut » social. Cela est trop prévalant aujourd’hui. Un parent qui veut être fier de son enfant, en exerçant la force malencontreuse, la force inutile, puis en justifiant le mal qu’il inflige à lui, pour le propre bien.

« Mais un tel ami a fait ça, et ça a fonctionné! » vous plaignez. C’est ébaudi. Chaque ado est différent. Essayer de l’assimiler à un « ado idéal » est une grave erreur qui peut avoir des conséquences durables sur leur santé mentale. Un ado a besoin de trouver sa motivation. N’avec vous frappant votre enfant, ni à l’aide d’un manche à balai, ni par l’humiliation psychologique (qui, soit dit en passant, devrait être un crime) ou par d’autres techniques barbares. « Eh bien, je suis impuissant alors! Il ne trouvera jamais son éthique du travail! » vous pleurez. Voulez-vous connaître une façon de garantir qu’il ne trouvera jamais une éthique de travail? Vous ne contrôlez pas ses décisions. Laissez-moi être clair comme l’eau. Je n’encourage pas l’indifférence envers votre enfant. Mais je plaide en faveur d’une attitude positive; oui, positive, je vais même le souligner pour vous, positive, encourageante. Vous lui donnerez des conseils sur la façon de prendre des décisions et d’agir en adulte, vous aurez une discussion mûre sur ses notes si elles sont insatisfaisantes, et vous ne le traiterez pas d’imbécile et comme décevant sa famille. Lorsqu’il comprend que vous avez vraiment de bonnes intentions pour lui, l’éthique de travail arrivera naturellement.

Votre enfant n’est pas simplement stupide. Et s’il est, vous ne devriez pas avoir ces attentes pour lui. Votre ado sait qu’il peut faire mieux. Mais il y a une raison pour laquelle votre enfant n’est pas motivé. Examinons trois raisons pour lesquelles cela pourrait se produire :

 

1)  Vos attentes sont trop hautes.

Voici la raison la plus évident. Vous avez placé la barre trop haute. Vous vous énervez quand il marque seulement 85 points? Comment aurait-il pu? Il est temps de le punir parce qu’il a eu un A au lieu d’un A+! Sa moyenne est inférieure à 3.5 GPA? Alors crucifie-le! On va l’accabler de culpabilité et de misère pour une bonne note! Ça lui apprendra que l’effort est récompensé!

Votre enfant est un ado: il a besoin de son temps social, de son temps devant l’ordinateur et de son temps pour être un peu paresseux. Il n’est pas juste de l’isoler avec une charge de travail énorme pendant les années qui sont les plus importantes pour son développement social. Il est sacrément difficile d’obtenir une moyenne pondérée cumulative de 3.8+ pour un garçon ou une fille normale sans consacrer un temps malsain à ses études. Et si votre enfant veut profiter de l’école secondaire et de son adolescence comme une personne normale, vous ne devriez pas vous y opposer.

Je trouve ridicule de devoir expliquer à quelqu’un que son enfant n’est pas un robot où il peut appuyer sur un bouton et des notes à trois chiffres peuvent être générées. Si votre enfant ne réussit pas assez, vérifiez que VOS attentes sont possibles en premier au lieu d’évaluer son comportement.

 

2)  Un horaire chargé

Voici un deuxième problème, tout aussi répandu, qui se pose habituellement dans les familles de la classe moyenne supérieure et de la classe supérieure. Vous en faites trop subir à votre enfant et vous vous attendez à ce qu’il fasse preuve d’une prestance hors du commun dans tout ce qu’il fait.

Laissez-moi vous annoncer la mauvaise nouvelle. Votre enfant ne peut pas être un maître de tous les métiers. La fille de John est une musicienne brillante? Pourquoi mon fils ne peut-il pas être aussi bon? Le fils de Mary gagne tous les concours de maths? Mon fils a besoin de faire ça! Le fils d’Harry est un grand et excellent coureur de fond? Je dois forcer mon enfant à courir tous les jours! Maintenant, puisque je veux que mon enfant soit aussi bon que tous ces enfants, voyons s’il peut faire les trois à la fois, tout en équilibrant les devoirs et tout ce qu’il veut faire d’autre!

Réfléchissons une seconde. Est-ce que la fille de John est douée pour courir? Le fils de Mary est bon en musique? Le fils d’Harry est bon en maths? Il y a des chances que ces ados ne soient pas très doués dans les autres sujets. Pourquoi voulez-vous que votre enfant soit meilleur qu’eux à tous les trois?

 

3)  Ses intérêts ne sont pas pris en compte

« Mais j’écoute ce qu’il dit! » vous répondez. Non, vous n’écoutez pas ce qu’il dit. Quand il vous dit ce qu’il veut faire pendant son temps libre ou quelle nouvelle compétence il veut apprendre, vous faites comme si vous ne l’avez jamais entendu et vous l’inscrivez à des programmes que vous voulez. Puis, quand il se plaint, soit vous racontez des mensonges sur pourquoi l’activité n’est pas une bonne idée, ou vous dites qu’il n’aurait pas bien fait.

« Mon fils ne sait pas ce qu’il veut. » vous répliquez. « Je dois le guider », vous dites, moins sûr qu’avant de lire cet article. « Et il n’accepte pas mes conseils. »

Savez-vous pourquoi vous pensez qu’il ne sait pas ce qu’il veut? C’est parce que vous n’avez jamais respecté son choix depuis l’enfance, disant toujours qu’il n’est pas assez vieux pour qu’on lui fasse confiance pour prendre des décisions. Ensuite, vous lui permettez de faire un petit choix pour lui-même. Et quand il fait le « mauvais » choix parce que vous ne l’avez jamais guidé quand il vous a demandé conseil (vous êtes son parent, il a le droit de vous demander conseil), vous bondissez et dites quelque chose comme « Tu es trop immature, donnez-moi le volant, maintenant! »

Sachez que, encore une fois, je n’ai pas dit apathie. Je n’ai pas dit : « Le laissez faire ce qu’il veut. » Je veux dire que vous devez donner à votre enfant une influence positive et des conseils. Cela signifie de lui permettre de prendre la décision finale et d’accepter la responsabilité pour les conséquences, positives et négatives. Cela signifie laisser l’expérience lui enseigner. Non seulement cela fera grandir la maturité de l’adolescent, mais aussi son respect pour vous, de sorte que vous n’aurez pas à vous soucier de « l’insubordination » ou du « manque de respect envers les aînés ». Ce n’est que lorsque les anciens le respecteront qu’il respectera les anciens.

Il y a une raison pour laquelle les enfants de vos amis réussissent si bien dans une certaine activité, et c’est habituellement parce qu’ils font quelque chose qu’ils aiment et qu’ils restent cohérents dans leur travail. Comme l’a dit Bruce Lee : « Je ne crains pas l’homme qui a pratiqué 10 000 coups de pied une fois, mais je crains l’homme qui a pratiqué un coup de pied 10 000 fois. »

Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que votre fils ou votre fille réussisse en l’obligeant à faire tout ce que vous les avez inscrits. Il n’y a que 24 heures par jour. Au moins 8 à 10 de ces heures devraient être consacrées au sommeil. En addition, 8 à 10 heures supplémentaires devraient être consacrées à l’école et aux devoirs. Voyez si votre enfant peut trouver quelque chose qu’il ou elle aime faire et lui permettez de s’engager sincèrement dans ce qu’il ou elle veut faire, pas simplement choisir pour lui et poser une question par oui ou par non du genre « J’ai trouvé une chose que je veux que tu fasses. Si tu dis non, tu me décevras. » Cela contraint simplement votre enfant à faire ce que vous voulez qu’il fasse. Les gens qui sont les plus heureux à l’âge adulte sont ceux qui ont commencé à faire les choses qu’ils aiment dans leur enfance et leur adolescence. 

C’est un cycle trop commun de justifier les mauvaises stratégies parentales avec l’excuse de « l’enfant immature ». Blâmant l’enfant quand quelque chose ne va pas parce que vous avez pris la mauvaise direction, puis de renforcer l’emprise déjà trop serrée sur la vie de l’enfant, pensant que cela fera une certaine différence dans son comportement. Vous devriez aussi permettre votre enfant de se remettre en question, car le regret est aussi un grand professeur. Parfois, il est nécessaire de laisser votre enfant explorer ses intérêts, même si vous êtes en désaccord avec eux.

 

Laissez votre enfant faire ce qu’il veut face aux conséquences et lui donner des conseils sur la marche à suivre est une merveilleuse façon de lui donner la possibilité d’apprendre.

Il y a parfois des contre-performances. Qu’il s’agisse d’un mauvais ensemble de notes ou d’une lettre de rejet d’une certaine organisation, cela arrive. Parfois, c’est hors du contrôle de votre enfant. Parfois, ça ne l’est pas. Que pouvez-vous faire à propos de l’extérieur? N’encouragez que l’amélioration à l’avenir. Réfléchissez: que ferait votre enfant en l’humiliant? Rien. Rien d’autre que de susciter plus de ressentiment et de diminuer davantage les chances de progrès à l’avenir. Est-ce votre intention? Bien sûr que non.

Le pire, c’est que vous voulez bien faire pour votre enfant. Et c’est difficile pour vous d’accepter que vous faites les mauvaises choses. « Comment pourrais-je faire quelque chose de mal? J’aime mon enfant et je sais ce qui est le mieux pour lui. » Et votre enfant y croit vraiment; il ou elle sait que vous vous souciez vraiment de son avenir. Mais il ne peut s’empêcher d’être amer parce que vous mettez trop de pression sur lui. La meilleure façon pour lui de se préparer pour l’avenir n’est pas que ses parents l’abritent indéfiniment, mais de lui permettre d’en subir les bonnes et les mauvaises conséquences, que ce soit une réprimande de votre part ou une expérience négative qui découle directement de ses décisions. Cela finit par faire ressortir la personne plus mûre et travailleuse que l’on trouve chez chaque adolescent. Vous devez le traiter comme une personne émotionnellement compétente si vous vous attendez qu’il se comporte comme une personne émotionnellement compétente.

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