Simon Kofe – le ministre des Affaires étrangères de Tuvalu – prononce un discours lorsque l’eau de l’océan lui arrive jusqu’au genoux.
Journaliste : Samara Mathew Rédactrice : Viana Vajedsamiei
Pour certains États insulaires qui se retrouvent constellés parmi nos vastes océans, le changement climatique n’est pas une question de l’avenir ; c’est de plus en plus une réalité tous les jours. La COP 26 – la 26e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques – aurait pu être l’occasion d’agir en ce qui concerne leurs avertissements de première main. Cependant, selon les chefs de ces nations, cela n’était pas accompli d’une manière significative. La question se pose donc : comment vont-ils en passer à l’action eux-mêmes ?
Tout d’abord, définis par les Nations unies comme les petits États insulaires en développement (PEID), ces îles composent moins que 1 % de la population mondiale. Ils émettent en moyenne seulement 1.5 % autant de gaz à effet de serre que les pays industriels. Toutefois, en même temps, ils sont démesurément touchés par le changement climatique qui s’ensuit en cela qu’ils subissent l’élévation du niveau de la mer, du dommage à l’infrastructure côtière et des phénomènes météorologiques accrus. D’après un rapport gouvernemental australien, les eaux entourant Tuvalu, un archipel corallien d’au plus 4,5 m au-dessus du niveau de la mer, se sont montées environ 0,5 cm par an pendant les 28 dernières années. Certaines îles entre eux, notamment les Maldives et Tuvalu lui-même, pourraient être sur le point de couler dans les prochaines décennies.
L’Accord de Paris – qui avait eu lieu six ans avant cette dernière COP – a vu la mise en œuvre du but de limiter le réchauffement en dessous de 1,5 °C par rapport aux niveaux de l’ère pré-industrielle. De plus, là-bas les îles ont commencé à accélérer le débat sur les mécanismes avec lesquelles ils pourraient possiblement demander des comptes aux grands pollueurs pour le dommage grave infligé à leurs pays.
À l’aube de la COP 26 en 2021, ces nations ont voulu faire avancer ce sujet ainsi que promouvoir d’action immédiate pour ralentir les effets du changement climatique. En ayant des petites délégations, selon Kathy Jetn̄il-Kijiner de la République des Îles Marshall, leur responsabilité en tant qu’États insulaires était la protection. Ils devaient s’assurer que la langue utilisée dans le nouvel accord – ce que deviendrait le pacte de Glasgow – ne diluerait pas leurs besoins essentiels en soulevant les intentions de grands pays industriels.
En revanche, la plupart des États insulaires considèrent les prouesses de la COP 26 comme des promesses ambiguës. La langue utilisée pour décrire la réduction graduelle du charbon, par exemple – au lieu d’une élimination complète – les ont fâchés en particulier. Un sentiment général exprimé par ces petites nations était que leurs îles n’avaient pas physiquement assez de temps pour attendre que le charbon soit réduit doucement. Parmi la population de Tuvalu, certaines familles ont déjà déménagé dans des pays voisins comme la Nouvelle-Zélande pour éviter d’être consumé par l’océan. Cela peine les habitants et leurs chefs de la même manière, qui souhaitent préserver les terres et identités traditionnelles de leurs ancêtres. Donc, ils sont maintenant en train de chercher leurs propres moyens de tenir les grands émetteurs responsables en utilisant le droit international. C’est une tâche difficile et pleine de soucis en ce qui concerne les jurisprudences, mais c’est peut-être possible s’ils ont le soutien d’un organe des Nations unies comme expliqué par les experts.
La lutte contre les changements climatiques est à nous tous pour que la vie, telle que nous la connaissons, ne soit pas endommagée irréversiblement. Ensemble, nous pourrons sauver chaque dernière goutte du monde entier qu’on aime tant !
Mots de vocabulaire:
Insulaire (adj.) – island
Avertissement (n.m.) – warning
Gaz à effet de serre (n.m.) – greenhouse gas
Démesurément (adv.) – excessively, without measure
Archipel (n.m.) – archipelago
Corallien (adj.) – coral
Couler (vb.) – to sink
Accord (n.m.) – agreement
Demander [des comptes] (vb.) – to hold accountable
Diluer (vb.) – to water down
Prouesse (n.f.) – achievement
Ambigu (adj.) – ambiguous
Charbon (n.m.) – coal
Peiner (vb.) – to sadden, to pain
Droit international (n.m.) – international law
Jurisprudence (n.f.) – legal precedent
Organe (n.m.) – component, body of an organization
Lutte (n.f.) – fight
Goutte (n.f.) – drop
Source d’image:
Ressources:
https://www.bbc.com/news/science-environment-59140269
https://www.washingtonpost.com/world/2021/11/17/island-nations-climate-legal-action/